Crise à Gaza : des médecins suisses appellent à un rôle d’arbitre neutre pour la Suisse

Crise à Gaza : des médecins suisses appellent à un rôle d’arbitre neutre pour la Suisse

Une mobilisation de médecins suisses pour une position claire face au conflit à Gaza

Du 8 au 26 septembre, une cinquantaine de professionnels de la santé originaires de Suisse se sont relayés devant l’enceinte du Palais fédéral et à la gare de Berne. Leur objectif : attirer l’attention des autorités suisses sur la nécessité de prendre des sanctions à l’encontre du gouvernement israélien dans le contexte du conflit à Gaza.

Appel à la neutralité de la Suisse en tant qu’arbitre dans le conflit israélo-palestinien

Johanna Sommer, médecin basée à Genève, a expliqué que, selon eux, la Suisse pourrait jouer un rôle d’arbitre en affichant une position de neutralité claire. Elle compare cette impartialité à celle d’un arbitre de football qui, malgré sa neutralité, intervient lorsque les règles sont violées. Les médecins, rassemblés dans un collectif nommé « Swiss healthcare workers against genocide », souhaitent que la Suisse fasse preuve d’une position plus ferme face aux violences dont l’enclave palestinienne est victime. Ils dénoncent principalement des stratégies que, selon eux, relèveraient davantage de l’anéantissement que de la guerre classique, et réclament des mesures concrètes à l’encontre d’Israël.

Les distinctions claires du collectif face aux acteurs du conflit

Ce collectif précise qu’il n’est pas contre la communauté juive, mais qu’il dénonçait ce qu’il qualifie de comportements terroristes des deux parties, à savoir le Hamas ainsi que le gouvernement israélien. Johanna Sommer souligne que, si le Parlement a condamné le Hamas, il pourrait également dénoncer certains actes de l’État israélien, notamment plusieurs bombardements ayant touché des hôpitaux. Pour eux, la position de la Suisse apparaît comme hypocrite, car elle semble soutenir certains acteurs au détriment des populations civiles, considérant que la priorité devrait être la protection des civils plutôt que la politique sécuritaire.

Un soutien populaire majoritairement favorable à leur démarche

La porte-parole du collectif raconte avoir rencontré diverses réactions lors de ses interventions à Berne, notamment des insultes de la part de personnes qui pensaient qu’ils soutenaient le Hamas. Cependant, la majorité des échanges ont été favorables, avec des personnes très touchées par la gravité de la situation, particulièrement en ce qui concerne les victimes civiles, femmes et enfants. Les réactions des parlementaires, eux aussi, ont varié, certains passant sans intervenir, d’autres exprimant leurs condolences ou leur soutien implicite à leur cause.

Une absence de réponse satisfaisante de la part des autorités suisses

Malgré la lettre adressée par le collectif aux responsables politiques, aucune réponse concrète n’a encore été reçue. Si le Conseil national a demandé au Conseil fédéral de faire pression pour une aide humanitaire effective à Gaza, il a rejeté toute sanction spécifique contre Israël, notamment la suspension des accords commerciaux ou militaires, comme l’achat de drones. Johanna Sommer confie que cette position lui inspire un sentiment de honte et annonce leur volonté de continuer à se mobiliser jusqu’à la fin du mois, en solidarité avec les professionnels de santé opérant dans la bande de Gaza sous les bombardements.

Les impacts psychologiques du conflit sur les populations jeunes

La crise à Gaza inquiète également les spécialistes en santé mentale. Depuis cet été, une déclaration signée par plus de 1500 experts dans le monde demande un cessez-le-feu immédiat. Les signataires mettent en garde contre les conséquences durables pour la santé mentale des enfants et adolescents, victimes de traumatismes aigus liés à la privation de ressources essentielles. Selon eux, ces traumatismes pourraient avoir des répercussions intergénérationnelles, accentuant les risques de troubles paranoïaques et compromettant la possibilité d’émergence d’une nouvelle génération plus tolérante et résiliente. La dévastation pourrait ainsi laisser des cicatrices profondes sur la santé mentale collective, aussi bien chez Palestiniens qu’Israéliens, ce qui pose la question de la nécessité urgente d’une résolution pacifique pour préserver l’avenir.»