Iris, Suissesse détenue en Serbie: récit d’une affaire de drogue et de ses conséquences
Contexte et arrestation en Serbie
En 2017, Iris, alors âgée de 37 ans, traverse une période marquée par des difficultés financières et des menaces de poursuites. Selon son récit, elle reçoit via Facebook une proposition d’un ami d’ami: une semaine de vacances en Serbie avec la possibilité de gagner un peu d’argent. La mission évoquée consistait à faire passer du cannabis vers l’Allemagne.
Avec 4 kilos de marijuana dans le coffre, elle est arrêtée à la frontière après une fouille ayant dévoilé la drogue. Elle se dit aujourd’hui naïve et consciente des conséquences qu’elle pouvait ignorer à l’époque.
Des sanctions strictes liées au trafic de drogue en Serbie
En Serbie, les délits liés à la drogue entraînent des peines de prison, dont la sévérité dépend de la quantité transportée ou vendue: une fourchette générale allant de 3 à 12 ans pour les cas de trafic important.
Sur les pénalités et les conditions de détention
Initialement, Iris aurait été assurée qu’elle ne passerait que quelques jours derrière les barreaux. Toutefois, elle a finalement passé un an en détention provisoire, puis un an et demi en détention sous régime de semi-liberté. Face à la situation, l’Office fédéral des affaires étrangères suisse a conseillé de purger la peine sur place afin que le casier suisse n’enregistre pas ce délit. Iris a accepté cette option.
Pendant cette période, elle a vécu une isolation quasi totale: 23 heures par jour seule dans une cellule, sans livre, sans radio et sans contact avec l’extérieur. Une heure par jour était consacrée à une promenade, puis retour à l’isolement. À Noël 2017, elle a connu trois semaines d’isolement consécutives.
La comparaison avec les prisons suisses et les démarches d’adaptation
Elle affirme ne pas chercher à excuser ses actes, mais note une différence marquante: les prisons suisses lui paraissent « presque confortables » en comparaison. En Serbie, le cadre est décrit comme strict et au ton militaire. Une gardienne lui prête parfois discrètement des livres, et Iris a tenté d’apprendre la langue avec l’aide d’autres détenues.
Retour en Suisse et conséquences psychologiques
En 2019, Iris quitte la Serbie et rentre en Suisse sans référence officielle dans son casier judiciaire. L’expérience laisse toutefois des traces: trouble de stress post-traumatique, flashs et angosses nocturnes, et des réveils où elle croit encore être en détention.
Pourtant, elle parvient à rebondir: elle dirige aujourd’hui sa propre entreprise et envisage même d’écrire un livre pour tourner la page. Elle précise avoir développé une maîtrise du serbe au fil des années.
Réflexion et témoignage sur d’autres contextes de détention
Cette histoire de détention en Serbie a suscité l’attention et l’émotion chez d’autres Suisses. Par ailleurs, une autre Suissesse aurait été arrêtée récemment aux Philippines lors d’un contrôle de routine à l’aéroport de Manille, avec 6 kilos de méthamphétamine saisis dans ses bagages et une valeur estimée à un peu plus d’un demi-million de francs. Cette personne encourt actuellement une peine de prison à vie.