Mélatonine et risques cardiaques liés à un usage prolongé : résultats préliminaires présentés lors des sessions de l’American Heart Association

Contexte et objectifs

Les voyageurs fréquents entre fuseaux horaires connaissent les bienfaits attribués à la mélatonine pour réguler le sommeil en cas de décalage horaire. L’étude évoquée ici examine non seulement son efficacité potentielle, mais aussi les risques éventuels liés à un usage prolongé chez certaines personnes.

Cadre et méthodologie

Une étude préliminaire a été présentée le 3 novembre 2025 lors des sessions scientifiques de l’American Heart Association, à La Nouvelle-Orléans, dans le sud des États-Unis. Le Dr Ekenedilichukwu Nnadi, interne en chef en médecine interne à New York et auteur principal, a dirigé l’équipe.

Les chercheurs ont analysé cinq ans de dossiers médicaux de patients ayant recours à la mélatonine depuis au moins un an pour traiter une insomnie chronique et les ont comparés à ceux d’insomniaques ne consommant pas ce complément. L’objectif était d’évaluer l’incidence d’insuffisance cardiaque dans ces deux groupes et de situer ces résultats par rapport à une étude internationale antérieure.

Résultats clés

Les résultats indiquent que les participants supplémentés présentaient un risque accru d’environ 90 % de développer une insuffisance cardiaque par rapport à ceux qui n’en prenaient pas.

Par ailleurs, durant la période examinée, les consommateurs de mélatonine avaient deux fois plus de chances de mourir quelles que soient les causes, que les non-consommateurs.

Interprétation et limites

Le Dr Nnadi rappelle que la mélatonine est largement perçue comme une option sûre et naturelle pour faciliter le sommeil, ce qui rend ces résultats surprenants. Il précise toutefois que l’étude ne peut établir une relation de causalité directe et appelle à des recherches complémentaires pour évaluer l’innocuité cardiovasculaire de ce complément alimentaire.