COP30 à Belem : militants et autochtones exigent des actions climatiques immédiates

COP30 à Belem : militants et autochtones exigent des actions climatiques immédiates

Contexte et déroulement de la manifestation à Belem

Des milliers de militants et de représentants des communautés autochtones se sont rassemblés samedi à Belem pour une marche en faveur du climat, alors que la COP30 se tient dans cette ville de l’Amazonie brésilienne. Dès le départ, un ballon géant en forme de globe terrestre était visible et la manifestation, festive et rythmée par la musique, accompagnait l’ouverture des discussions climatiques de l’ONU.

Benedito, 50 ans et membre du peuple Huni Kuin, a exprimé l’objectif de faire entendre la voix des peuples autochtones et d’obtenir des résultats concrets pour la défense du climat, affirmant que la forêt est menacée.

Les premiers manifestants sont arrivés à l’aube et certains ont déployé un grand drapeau brésilien arborant le slogan « Amazonie protégée ». La marche traverse Belem et s’approche du site de la COP30, entouré de dispositifs de sécurité comprenant des dizaines de militaires et des barrières parfois surmontées de barbelés.

Pour la première fois depuis Glasgow 2021, la société civile peut s’exprimer sans craindre des arrestations arbitraires, selon les organisateurs. Les trois dernières conférences climatiques de l’ONU se sont tenues dans des pays où manifester en dehors du site semblait risqué pour certaines ONG.

L’absence des États-Unis, et notamment de l’ère de Donald Trump, est remarquée dans ce contexte. Au cours du rassemblement, un manifestant sur échasses s’est déguisé en Oncle Sam pour dénoncer ce qu’il appelle l’impérialisme.

Des drapeaux palestiniens ont également été brandis, témoignant d’un soutien à la cause palestinienne parmi les participants.

Tyrone Scott, responsable de l’ONG War on Want et présent à Belem, a souligné que des voix autochtones avaient été exclues du processus et que leur prise en compte était nécessaire pour légitimer les décisions.

Mardi soir, des manifestants avaient forcé l’entrée du site de la COP et affronté les forces de sécurité. Le lendemain, vendredi, d’autres protestataires ont bloqué l’entrée principale et perturbé des réunions prévues entre le Brésil et les délégations.

Face à ces tensions, les autorités brésiliennes ont renforcé le dispositif de sécurité autour du siège afin d’éviter d’éventuels troubles dans les derniers jours de négociations.

Enjeux et perspectives des négociations

À l’issue de la première semaine, la présidence de la COP30 doit présenter les résultats de ses consultations sur des sujets sensibles tels que la réduction des émissions, le financement climatique pour les pays vulnérables et les obstacles commerciaux qui entourent les accords.

Nombreux sont ceux qui estiment que les positions restent bloquées jusqu’à l’arrivée des ministres lundi, qui devront chercher un consensus impliquant près de 200 pays d’ici la fin de la conférence le 21 novembre.

Un négociateur africain met en garde : sans avancées significatives, cette COP pourrait être « vide ». Jochen Flasbarth, secrétaire d’État allemand, affirme que les pays présents cherchent à obtenir des résultats concrets, tandis que la négociatrice en chef brésilienne Liliam Chagas résume les échanges comme des montagnes russes, avec des hauts et des bas.