Ajaccio inaugure Angelo, le téléphérique urbain destiné à désenclaver la ville et à favoriser les mobilités durables
Ajaccio inaugure Angelo, le téléphérique urbain destiné à désenclaver la ville et à favoriser les mobilités durables
Ajaccio a procédé samedi à l’inauguration de son téléphérique urbain, le quatrième en France. Présenté comme un levier pour décompresser le trafic dans la cité de 75 000 habitants, l’installation s’inscrit dans un contexte de déplacements quotidiens difficiles.
Caractéristiques et tracé
Le parcours s’étend sur 3 kilomètres et franchit une colline après un dénivelé de 54 mètres, avec au sommet l’emplacement d’un hôpital. Les 34 cabines permettent de transporter entre 1 000 et 1 500 passagers par heure et par sens. Baptisée Angelo, la ligne relie Saint-Joseph, en bord de mer, à Mezzavia, avec deux arrêts intermédiaires; le trajet est estimé à environ 12 minutes et les horaires vont de 6h30 à 22h.
Coût, financement et objectifs
Le coût total est évalué à 38 millions d’euros, financé à environ 70% par l’État. L’objectif est de désenclaver une entrée de ville fortement impactée par la circulation et de contribuer, via la mobilité durable, à améliorer la santé publique.
Selon la communauté d’agglomération du pays ajaccien (Capa), la mobilité en Corse représente l’un des principaux postes de pollution et réduire le trafic routier passe par le développement des mobilités douces. Une étude locale indique que 75% des trajets de moins de trois kilomètres se font en voiture.
Réactions et contexte politique
La mise en service suscite des réactions contrastées. Le maire, Stéphane Sbraggia (divers droite), rappelle que le projet vise à répondre à un afflux de flux et à des difficultés d’accessibilité dans une zone où coexistent un Palais des sports et des spectacles, un collège, un hôpital et de nombreux logements. La chargée de communication, Stéphanie Pisano, précise toutefois que les investissements engagés ne garantissent pas une rentabilité immédiate sur un axe qui n’est pas nécessairement le plus embouteillé.
Du côté des oppositions, les autonomistes de Femu a Corsica dénoncent « un projet insensé, démesuré et peu populaire », Core in Fronte parle de « chronique d’un échec annoncé », et le Rassemblement national exprime des inquiétudes quant à un impact environnemental lié au déboisement du tracé.
Pourtant, certains habitants conservent leur adhésion. Alessandro Macis, agent de sécurité âgé de 45 ans, déclare vouloir croire au potentiel du dispositif, rappelant que des projets similaires ont connu du succès dans d’autres villes.
Exemple de Brest
À Brest, le premier téléphérique urbain de France relie les rives du fleuve Penfeld et a enregistré plus d’un million de voyages en 2024, en dépit des critiques initiales. Le service a connu une hausse par rapport à 2017, selon l’exploitant local.