Coup de filet transfrontalier contre des faussaires d’œuvres célèbres : une Suissesse de 84 ans aurait envisagé de vendre un faux Rembrandt

Coup de filet transfrontalier contre des faussaires d’œuvres célèbres : une Suissesse de 84 ans aurait envisagé de vendre un faux Rembrandt

Enquête internationale contre des faussaires d’œuvres de Picasso, Rembrandt et Rubens

Une opération policière d’envergure s’est déroulée en Allemagne et en Suisse, après des accusations visant une bande impliquée dans la contrefaction et la vente probable d’œuvres de Picasso, Rembrandt et Rubens, selon la police bavaroise qui l’a annoncée vendredi.

Le suspect principal, un Allemand âgé de 77 ans, aurait, avec l’aide d’une dizaine de complices, tenté de vendre vingt tableaux, probablement faux, attribués à des maîtres flamands, ainsi que des œuvres de Picasso, Juan Miro, Modigliani et Frida Kahlo, pour des montants compris entre 400 000 euros (370 000 francs) et 14 millions d’euros (13 millions de francs).

Des perquisitions ont eu lieu le 15 octobre dans plusieurs villes du sud de l’Allemagne (Schwandorf, Munich, Erlangen, Stuttgart, entre autres), à Berlin et Potsdam, et aussi dans cinq cantons suisses (dont Bâle), ainsi qu’au Liechtenstein, selon la police bavaroise.

Les soupçons ont été éveillés lorsque le suspect principal a tenté de vendre deux tableaux soi-disant originaux de Picasso, dont un portrait de Dora Maar.

Une Suissesse de 84 ans au cœur de l’enquête

Par ailleurs, l’enquête vise une Suissesse de 84 ans qui aurait aussi cherché à trouver des acheteurs pour une copie du célèbre tableau de Rembrandt, Le Syndic de la guilde des drapiers, pour un montant de 120 millions de francs suisses. L’œuvre originale — décrite comme le dernier grand portrait de groupe du peintre flamand — se trouve au Rijksmuseum d’Amsterdam, aux Pays-Bas. La copie, probablement du XXe siècle, était en possession de cette Suissesse et fait l’objet d’une enquête conjointe des autorités allemandes et suisses.

Selon les enquêteurs, les suspects auraient tenté d’inspirer confiance à des acheteurs potentiels en faisant passer la copie pour l’originale et en insinuant que l’œuvre du Rijksmuseum serait une simple reproduction.

La police allemande a émis un mandat d’arrêt contre le principal suspect, âgé de 77 ans, ainsi qu’un autre mandat contre un homme de 74 ans domicilié dans l’ouest de l’Allemagne, chargé de rédiger des expertises prétendument destinées à prouver l’authenticité des œuvres. Ces deux personnes restent toutefois en liberté sous conditions.