Découverte de plusieurs restes humains sur un chantier à Moudon : une fouille archéologique en cours
Des ossements humains découverts lors de travaux de voirie à Moudon
Les travaux de pose de conduites de chauffage, d’eau potable et de gaz au cœur de Moudon (VD) ont récemment révélé la présence de restes humains. Selon le témoignage d’une habitante, ces ossements ont été découverts par des ouvriers en creusant, sur la ruelle de la Tour-d’Enfer, un secteur dont le nom semble illustrer l’importance historique.
Découverte inattendue lors d’une opération de génie civil
Ce sont en effet des ouvriers qui, en procédant à des fouilles pour l’installation de nouveaux réseaux, ont mis au jour plusieurs ossements humains. Une habitante de Moudon, qui a assisté à la scène depuis sa fenêtre, raconte : «Lorsque j’ai quitté la Coop, j’ai vu des personnes prendre des photos autour du chantier. En me penchant, j’ai constaté la présence de plusieurs squelettes sur une zone d’environ dix mètres. Pour certains, seules les extrémités inférieures étaient visibles», explique-t-elle. La zone a été aussitôt barricadée, et des archéologues ont été dépêchés sur place, jeudi, afin d’étudier ces découvertes. «Ce qui m’a surprise, c’est que les ossements se trouvaient à une faible profondeur», ajoute-t-elle.
Un contexte archéologique déjà identifié
Il ne s’agirait pas d’une première intervention de ce type, puisque des fouilles préliminaires avaient déjà révélées des vestiges il y a une dizaine de jours sur ce même chantier, rapporte «La Broye». Selon les analyses des archéologues d’Archeodunumm, il s’agirait de tombes appartenant à un cimetière daté de l’époque moderne, situé entre 1806 et 1842, selon les archives consultées. Armend Imeri, secrétaire municipal à Moudon, précise que ces découvertes s’inscrivent dans un contexte de fouilles occasionnelles, mais que celles-ci restent rares dans la région, où les sites archéologiques sont généralement bien répertoriés.
Mesures de préservation et perspectives
Une fois la découverte effectuée, une surveillance archéologique stricte a été instaurée sur le site, entraînant un léger retard dans le calendrier initial des travaux. «Une vigilance particulière est désormais portée aux zones où la présence de vestiges est attendue», indique le représentant de la municipalité.
Objectifs des analyses archéologiques sur les restes humains
Les archéologues présents sur le site cherchent à établir de nombreux paramètres à partir des ossements, notamment le sexe, l’âge, la taille, ainsi que des informations sur d’éventuelles maladies ou traces de famine. Ces analyses doivent permettre de mieux comprendre la population qui occupait cette région à l’époque. Après étude, les ossements seront transférés au Musée cantonal d’archéologie ou conservés dans des dépôts pour de futures recherches, conformément aux procédures en vigueur dans ce domaine.