Mali : l’ambassade américaine appelle ses ressortissants à quitter le pays immédiatement face au blocus du carburant et à l’insécurité
Contexte sécuritaire au Mali
L’ambassade des États-Unis au Mali a exhorté mardi ses ressortissants à quitter le pays sans délai par des vols commerciaux, alors que le Mali est confronté à un blocage du carburant et à une détérioration de la sécurité autour de Bamako.
Selon l’ambassade, la pénurie de carburant, la fermeture des écoles et le conflit persistant entre le gouvernement malien et des éléments jihadistes près de la capitale aggravent la situation et la rendent imprévisible.
L’aéroport international de Bamako demeure ouvert et des vols restent disponibles pour ceux qui souhaitent quitter le Mali.
La recommandation adressée aux ressortissants est de quitter le pays immédiatement; ceux qui choisissent de rester sont invités à se préparer à toute éventualité et à prévoir un abri en cas de besoin.
Contexte et mécanismes du blocus
Depuis septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda et connu sous l’acronyme JNIM, s’en prend à des camions-citernes de carburant en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, directions clé pour l’approvisionnement du Mali.
Le JNIM affirme que ce blocus est une représaille contre l’interdiction par les autorités maliennes de la vente de carburant hors stations en milieu rural, pratique par laquelle le carburant est transporté dans des jerricans puis revendu.
Les autorités maliennes soutiennent que ce blocage vise à réduire les moyens des jihadistes; malgré les escortes de l’armée, plusieurs camions ont été incendiés et des chauffeurs ainsi que des militaires ont été tués ou enlevés lors d’embuscades.
Dimensions sécuritaires et politiques
Depuis 2012, le Mali est confronté à une crise sécuritaire profonde marquée par des violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, complétée par des phénomènes criminels et une économie fragilisée.
La junte, installée après deux coups d’État en 2020 et 2021, peine à endiguer les attaques sur le terrain. La cartographie des violences laisse entrevoir une stratégie du JNIM visant à isoler Bamako, avec des actions multipliées sur les axes routiers environnants.
Selon une vidéo examinée par l’AFP, le JNIM aurait imposé des règles destinées aux voyageurs, notamment le port du voile pour les femmes et une séparation stricte des sexes dans les transports urbains.
La semaine dernière, le général Assimi Goïta, chef de la junte, a procédé à des remplacements au sein des hauts cadres militaires, citant un manque de résultats sur le terrain.
Face à ces éléments, les autorités appellent à la prudence et invitent les ressortissants à suivre les conseils des autorités locales et des services consulaires.